ASTRONOMY OUTCAST : LES TUTORIELS
De la théorie à la mise en pratique sur le terrain...préparer sa session d'astrophoto, le matériel.
Tout ça c'est bien beau me direz vous, mais encore faut il maintenant l'appliquer en situation réelle, et c'est en principe à ce moment la que ça foire 🙂 !
Il faut donc se poser la question...pourquoi est-ce que ça foire ? :
- le matériel utilisé n'a pas été réglé / optimisé
- le matériel utilisé n'est pas adapté
- son suivi part en vrille
- l'informatique part en vrille
- on n'a pas préparé à minima sa session
- on est fébrile et impatient de commencer à shooter
- la buée vient contrecarrer les plans de la soirée
- on n'a pas écouté ce que j'ai expliqué dans la première partie
Première recommandation avant de démarrer une session, le matériel doit être contrôlé et réglé. Cette étape est à réaliser systématiquement par anticipation, et évitera un grand nombre de déconvenues en situation d'acquisition. Il y aura suffisamment d'aléas non prédictibles en cours de session pour ne pas rajouter ceux que l'on aurait pu facilement éviter.
- Le tube et ces optiques :
- tout ce qui se collimate...doit l'être ! La collimation est une des étapes indispensables pour garantir une bonne qualité d'image.
Avec un peu d'expérience cette étape (contrôle et si besoin réglage) ne prendra que quelques minutes. Pour les plus fébriles, et pour les autres...la collimation peut être dégrossie de jour, tranquillement, par exemple avec un cheshire, et affinée en condition de nuit avec le train optique monté.
En condition de nuit, si la première étape a été correctement exécutée, le réglage fin de collimation se résume à agir sur l'alignement du primaire en réalisant un star test, ou comme moi, en utilisant la fonctionnalité d'aide à la collimation de CCDInspector. Cette fonctionnalité permet en temps réelle d'effectuer sa collimation de manière rapide et précise.
Dans l'exemple ci dessous, après ajustement en utilisant l'outil "Curvature" de CCDI, j'arrive à une collimation (4) avec une erreur de 0. Sur la même interface, sont accessibles les informations de FWHM (1) de courbure de champ (2) et de tilt (3), ce qui permet en un seul coup d'œil, de vérifier que tout est ok au niveau du train optique.
Un point important concernant l'étape de collimation. Une fois que celle-ci à été réalisée, contrôler que la collimation "tienne" quelque soit la position du tube. Si des écarts sont constatés, vous avez un problème mécanique ( flexion, jeu, etc...) soit sur le support du primaire, soit sur le support du secondaire, soit sur le PO...soit une combinaison des trois 🙂 . Après investigation il faudra passer par la case atelier ou par la case CB, mais en aucun cas vous ne pourrez avoir de bonnes images tant que ce point ne sera pas résolu.
L'impact sur la qualité de l'image finale entre une "bonne collimation" et une collimation parfaite, est énorme...gardez le dans un coin de votre tête!
- La monture et le guidage:
J'ai cité dans la première partie de cet article, l'importance de la qualité du suivi sur le rendu final de l'image. La monture est le matériel dans lequel il va falloir investir du temps...et bien souvent de l'argent, lorsque l'on veux franchir un palier en astrophoto, bien avant d'investir par exemple toute sa fortune dans la dernière super caméra de l'espace, que vous n'exploiterez pas et qui ne vous donnera pas de meilleurs images qu'une caméra plus modeste tant que le suivi ne sera pas parfait.
Ceci étant dit, comment préparer sa monture à une session astrophoto ? :
- comme pour la collimation, anticiper le maximum d'étapes de jour
- choisir le bon emplacement pour le setup : un sol stable...stable j'ai dit! (la moindre vibration dégradera le résultat final), un horizon dégagé, le moins de PL possible, pas de proximité avec un mur ou tout élément qui pourrait dégagé un rayonnement thermique et par conséquent provoquer de la turbulence. Pas d'imagerie non plus par dessus les toits des maisons (pour les mêmes raisons de rayonnement thermique et de turbulence). On s'éloignera également des points d'eau, on évite donc la terrasse à coté de la piscine ou l'étang familial.
- la monture à été optimisée, le backlash sur les deux axes correctement réglés
- la monture ne doit pas être surchargée, se référer aux specs constructeur
- le cable management doit être ok, il serait dommage de foirer son suivi pour des câbles qui pendouillent...!
- réaliser l'équilibrage sur les deux axes
- dégrossir la MES en orientant l'axe d'AD vers le nord.
Pour ceux qui observent depuis leur jardin, se faire des repères au sol permet de gagner du temps pour les sessions suivantes de manière à orienter sa monture toujours dans la bonne direction.
Pour les nomades vous pouvez utiliser l'appli Polar Scope Align Pro, qui vous permettra de faire une mise en station de jour certes sommaire, mais que vous n'aurez plus qu'à affiner de nuit.
Polar Scope Align Pro
- étapes de nuit :
- laissez tomber les viseurs polaire ! utilisez les aides à la mise en station logiciel comme par exemple l'excellent TPPA de N.I.N.A.
Le Drift Align de PHD2 est également un bonne solution d'aide à la MES logiciel
- dernière étape, paramétrer correctement le soft de guidage pour être en dessous de la valeur RMS maxi d'erreur de guidage en fonction de votre setup. Valeur que nous avons déterminée dans la première partie de cet article.
Exemple de stats de guidage de mon EQ8 : RMS < à 0.3" pour un RMS maxi calculé à 0.323
- Le train optique:
- le réglage du backfocus de son correcteur / réducteur est OK
- le réglage du tilt de son capteur est OK
- le train optique est propre !
- Le système de focalisation:
L'impact sur la qualité de l'image finale entre une "bonne focalisation" et une focalisation parfaite, est énorme...gardez le dans un coin de votre tête!
- lire l'article ci dessous sur l'optimisation de son système de focalisation
- adopter la meilleure stratégie de (re) focalisation dans votre séquenceur (changement de température, changement de filtre, HFR des étoiles)
- L'informatique:
- on désactive les mises à jour automatique pour éviter qu'elles ne se fassent pendant la session d'astrophoto!
- on désactive le options d'économie d'énergie pour éviter que tout se coupe en pleine session d'astrophoto!
- on a suffisamment de place sur son DD
- on évite de tourner avec des drivers qui ont dix ans d'âge ! (idem pour les versions logiciel), les mises à jours ça ne sert pas qu'a foutre le bordel...
- on évite de tourner avec des hub douteux, chaque périphérique USB à son propre port USB à lui tout seul...
- le système de gestion de la buée doit être piloté et ajuster en fonction des conditions météo. Cela ne sert à rien de trop réchauffer...à part créer de la turbulence. Pensez également à activer le système anti buée bien avant de commencer la session pour une meilleure mise en température des différents éléments optiques.